J’ai débarqué à Hué le dimanche 06 juillet après une inconfortable nuit de bus. Les habituels rabatteurs nous attendaient, nous touristes à petit budget, dès notre arrivée dans l’ancienne capitale du pays. Alors que je refusais toutes les propositions d’hébergement j’ai entendu un « 3 dollars la nuit » qui m’a immédiatement mis la puce à l’oreille et fait obliquer vers tribord. Petite guest house sympathique tenue par trois femmes d’environ 50 ans, parlant toutes un petit peu français et toujours fière d’utiliser la langue de Molière, j’y ai posé mon sac et pris une bonne douche.
Avant de foncer tête baissée vers les lieux touristiques, j’ai effectué mon tour de la ville en me perdant dans les petites rues à la recherche « d’instants de vie » des locaux. Mon déjeuner dans la rue, comme une immense majorité du temps, étonnera plus les Vietnamiens que d’habitude, mais ça n’empêchera pas le voisin de venir me proposer, en français s’il vous plait, de venir boire des bières dans son bar… J’ai gentiment refusé puis continué à déambuler à travers la ville, à l’intérieur puis à l’extérieur de la citadelle protégée par un mur de 4 mètres de haut et de 10 km de périphérie. Le sommeil prendra le dessus en fin de journée et après une sieste dans l’après-midi, je rejoins les bras de Morphée de bonne heure pour une bonne nuit réparatrice…
Cette ville de Hué m’a donnée bonne impression lors du premier jour de visite et celle-ci se confortera le lendemain par la visite de la « citadelle dans la citadelle ». De nouveau protégée par des murs, on y accède par des portes de 10 mètres de profondeur, impressionnant. Même si certaines parties sont en ruine et que d’autres sont en court de restauration, je découvre avec bonheur cet endroit agréable. De grands espaces verts permettent d’être rapidement dans un endroit calme et sans meutes de touristes…
L’une des façades se trouvant dans la citadelle de Hué
Les températures sont élevées et la chaleur assommante, les « douches froides » font du bien même si l’eau est toujours trop chaude. C’est donc logiquement qu’en journée on croise principalement des touristes dans les rues, les locaux font la sieste et ils ont bien raison…je les imite une nouvelle fois en allant me reposer dans l’après-midi. Puis le soir je suis allé faire un tour au bord de la rivière, sur les quais se réunissent des dizaines de vendeurs en tous genres : de la nourriture aux souvenirs en passant par…des balances humaines reliées à des imprimantes qui fournissent tout un tas de données après être monté dessus. Les Vietnamiens regardent les chiffres fournis par l’ordinateur avec grand intérêt, alors que pour ma part le scepticisme prend le dessus.
Peu de touristes occidentaux sont présents et les Vietnamiens se retournent et rigolent beaucoup lorsque je passe, et oui, je suis grand, blanc et blond, ça n’a pas changé… Une petite minute après m’être assis un groupe de jeune me rejoint et reste discuter pendant ½ heure ou ¾ heure. Leur anglais est assez limité mais plus le temps passe et plus ils osent, c’est sympa et le contact est facile. Ils m’offriront pour 2 000 dongs (0,07 euro) une glace, soit 2,5 fois moins cher que si je l’avais acheté directement… Tout comme les chinois et chinoises, les jeunes Viet’ semblent apprécier le shopping dans les galeries marchandes ultra modernes à prix inabordable (c’est probablement ce qui les fait rêver), c’est à ce moment-là que nos chemins se sont séparés.
Plus de 3 heures 1/2 et…seulement 100 Km plus tard, je suis arrivé à Hoï An, une petite ville un peu touristique mais très mignonne et agréable. Les petites rues colorées, les cours d’eau la traversant, les marchés l’animant et les innombrables magasins proposant des vêtements sur mesure en font un lieu paisible dans lequel on se sent bien.
Hoï An, petite ville agréable à proximité de la mer
Le mercredi 09 juillet je me suis levé de bonne heure pour aller à My Son, voir des ruines. Ce dernier mot a toute sa place pour ces vestiges peu ou pas restaurés qui, je dois l’avouer, ont un intérêt limité. Disons qu’après m’être rendu à Ayutthaya (Thaïlande) l’année dernière, j’aurai pu éviter ce petit tour. Le retour dans le centre de Hoï An est agréable et coloré grâce aux embarcations attendant les touristes…
Bateaux à Hoï An
Sans même avoir profité des (paraît-il) tarifs très avantageux pour se faire faire des costumes sur mesure, cette petite ville m’a donnée très bonne impression et je l’ai vraiment trouvée relaxante, notamment grâce aux conducteurs de moto taxi qui n’harcèlent pas les touristes lorsqu’on passe à proximité. Malgré tout, mon temps est limité au Vietnam (mon visa expire mardi) donc j’ai continué ma descente vers le sud en me rendant, après de longues hésitations, à Nha Trang. Une nouvelle nuit de bus en perspective (voyager la nuit permet d’économiser de l’argent car il n’y a pas de logement à payer).
Changement total de décors lors de l’arrivée dans cette station balnéaire. Grande plage de 6 km, de « vrais routes », des motos taxi insistants plus que nécessaire, des prix de logement au plus haut niveau…et un temps absolument splendide avec un joli ciel bleu.
Le Vietnam a conservé la tradition du pain français et, pour le moment, j’ai réussi à en trouver à chaque coin de rue dans les villes que j’ai visité. Que c’est bon et agréable de manger du pain correct après 6 mois en Chine ! Mes achats effectués, mon pot de confiture récupéré, et me voilà sur la plage à prendre un petit déjeuner sympathique. J’ai d’ailleurs renouvelé l’expérience deux jours plus tard en ajoutant une petite baignade. Bonne façon de bien commencer la journée, vive les vacances !
Agréable vu pour un petit déjeuner sous les premiers rayons de soleil
Je pensais pourtant avoir eu ma dose de temples et autres pagodes au Vietnam, mais j’ai finalement effectué, ce jeudi 10 juillet, une dernière visite. Celle-ci a été décevante et d’un intérêt limité. Par contre, la balade pour me rendre sur place était très intéressante et derrière le côté touristique des beaux hôtels de Nha Trang, se cachent de fragiles maisons sur pilotis. De même, derrière la belle plage et l’eau turquoise de la station balnéaire, l’embouchure d’une petite rivière a de quoi inquiéter : l’eau est vraiment sale et, surtout, les sacs plastiques et autres poubelles sont présentes par milliers. C’est d’ailleurs sous mes yeux qu’une Vietnamienne a ouvert la porte de chez elle, jetée toutes ses poubelles dans l’eau et sur les rochers avant de rentrer le plus naturellement du monde dans sa maison. Comme en Chine (et probablement bien d’autres pays, notamment occidentaux), le combat pour l’environnement est loin d’être gagné…
Maisons en tôles le long du port
Après s’être croisé à de nombreuses reprises depuis l’extrême nord du pays, nous avons décidé, avec Mathieu, de louer une moto pour nous rendre sur la place de Doc Let, l’une des plus belles de la région. On n’a pas trouvé les cascades et les villages sur la route mais nous avons fini par arriver à destination et comme on dit « c’est pas mal » !
Sable fin et blanc, eau turquoise, bateaux de pêche et ciel bleu, la vie est belle !
Pour la première fois de mes vacances, je profite de la plage et de l’eau qui doit être à 26 ou 28°C. Que c’est agréable de ne « rien faire » de temps en temps ! Après le déjeuner nous avons découvert l’extrémité de la plage : une réelle déchetterie à ciel ouvert. Ces contrastes entre les zones touristiques propres et les zones non touristiques vraiment sales sont impressionnants. Nous avons rejoint la « belle partie » en utilisant la plage comme route, notre moto n’étant pas la seule à effectuer ce trajet amusant ! La journée était sympa et la panne sèche que nous avons vécue en fin de journée bien méritée, nous voulions faire des économies sur l’essence…!
Pour mon dernier jour à Nha Trang je me suis rendu, avec Mathieu, sur un bateau permettant d’aller visiter les îles alentours. Véritable « boat people » se transformant en « boat party » après le repas, la journée a été marrante et sympa. Le déjeuner aura notamment été excellent et abondant et le concept de bar flottant (oui oui !) amusant.
Samedi soir j’ai repris la route en direction d’Hanoï, il ne faut pas que je perde trop de temps pour sortir du pays. Le trajet de 1250 Km est long (deux nuits et un jour) mais la petite pause de cet après-midi a été la bienvenue et m’a permis de vous raconter ma semaine. Prochain épisode dans quelques jours, avec un passage de la frontière que j’appréhende un petit peu, malgré mon visa en bonne et due forme, rien n’est acquis…
PS : j’ai ajouté trois albums photos dans les galeries du Vietnam, n’oubliez pas d’y faire un tour.
See ya,
3 Comments
Hey,
En un article, tu dépeints (avec talent) la majorité des contrastes de ce beau pays …
Lecture fort intéressante et enrichissante !!
Toujours très agréable de découvrir l’Asie à travers tes yeux et tes récits !! 😉
See ya !!
Bisous
Merci 8) 😉
Salut,
Tu y as voyagé en 2008 je vois, j’ai tout dévoré car je compte y aller cette année, même si ça fait 2 ans ça me donne une idée ! beau récit! 🙄