C’est quelque chose que l’on ne connait (presque) plus en Europe : le passage terrestre des frontières. C’est ce type de passage que j’avais choisi pour passer de la Chine au Vietnam. C’est au milieu de dizaines de vendeurs en tout genre qui attendaient de pouvoir passer « de l’autre côté » que je me suis présenté devant les douaniers avec mon sac sur le dos. Présentation du passeport, quelques questions pour comprendre pourquoi j’ai plusieurs visas chinois et hop, ils me laissent passer. Me voilà sur un pont entre la Chine et le Vietnam, comme dans les films (ou comme à la vieille époque !). Les formalités Vietnamiennes se passent sans problèmes et la douanière me reprend à chaque fois que je dis « xie xie », « merci »… en chinois.
Rapidement un mini bus me propose de m’emmener à Sapa, ma destination prévue. Après quelques négociations je fini par monter dans son bus et donner des RMB au chauffeur (la monnaie chinoise), n’ayant pas pu les changer plus tôt (il n’y a pas de Dong hors du Vietnam). Après un transfert dans un autre minibus me voilà seul dans le véhicule : j’ai encore le temps avant de prendre la route, le bus partira seulement quand il sera complet… Le conducteur tourne en rond à toute vitesse pour essayer de trouver des clients, en harcelant les Vietnamiens locaux comme les touristes…
De nombreux virages pris pieds au plancher et nous voilà à Sapa, petite ville de 35 000 habitants nichée dans la montagne. Je trouve assez rapidement un hôtel avec une superbe vue, pour tout juste 3 euros. C’est plutôt « cher » pour ici mais les chambres meilleur marché le sont de quelques centimes seulement et ne proposent aucune vue. Je craque en me disant que tant qu’à être ici, autant profiter des montagnes qui me font face !
A peine mes affaires posées et je rencontre Cédric, un Suisse qui est à Sapa depuis 2 mois, en vacances. On part ensemble en direction du marché pour déjeuner, déjà sur le trajet Cédric dit bonjour à tous les Hmongs que l’on croise, après plusieurs semaines ici il en connait beaucoup. Le plat de noodles commandé mais pas encore servi et déjà d’autres Hmongs viennent nous proposer d’aller nous baigner dans une rivière située à proximité dans le village Cat Cat. On passera quelques heures à se baigner et patauger dans une eau froide mais superbe. Que le contact est simple, agréable et facile avec les Hmongs, c’est impressionnant ! Après 6 mois en Chine ou les contacts physiques sont, hormis dans les bus bondés, rares, je suis étonné de voir les jeunes filles / femmes Hmongs nager proche des occidentaux que nous sommes et venir jouer en essayant de nous « couler », etc. Le peuple Hmong est originaire du centre et du sud de la Chine. Au nombre de 560 000 au Vietnam, la préservation de leur identité et de leur culture est délicate et les relations avec les Vietnamiens sont difficiles. Cela se voit à petite échelle à longueur de journée avec des propos déplacés voir racistes des Vietnamiens ; de leur côté les Hmongs ne portent pas les Vietnamiens dans leur cœur. Même si je rencontre principalement des Hmongs, plus nombreux et, surtout, plus habiles en affaire et commerce, de nombreuses minorités vivent dans la région, toutes ayant leurs propres histoires, croyances, cultures, habits, etc.
Une Hmong et Cédric
De retour au village, nous continuons à dire bonjour et discuter avec les Hmongs que l’on croise. Toujours ces échanges simples et agréable, et lorsque l’on refuse d’acheter un souvenir cela ne pose pas de gros problèmes, chacun reprends tranquillement son chemin. Nous dînerons et passerons une partie de la soirée avec des amies Hmongs de Cédric. Quel dynamisme, vivacité et bonne humeur !
Changement de décor mardi matin, après la chaleur et le soleil de la vieille, le temps est frais et pluvieux. Je fini par négocier un parapluie (qui risque d’être assez utile pour les prochains mois) puis je pars marcher en direction du village Ta Phin, située au nord de Sapa. Je refuse les nombreuses propositions de motards et préfère marcher pour avancer à mon rythme. Je croise un français (encore un !) qui revient de sa balade avec un grand sourire, je continue mon chemin d’un pas décidé. Malgré la pluie je tombe sous le charme des paysages composés principalement de rizières de bien belles couleurs.
Rizière dans la région de Sapa, au Vietnam
Puis j’arrive au village Ta Phin après avoir croisé des enfants, parfois très jeunes, se balader librement ou de jeunes adolescents s’occupant d’animaux. Après un bol de noodles avalé au milieu de femmes Dao, une autre minorité de la région, je continue ma balade en m’enfonçant dans le village.
Dans un village autour de Sapa
En arrivant sur place j’aperçois des groupes de touristes venus en bus, ils traversent le village à vive allure, s’arrêtent prendre des photos et repartent. Ils n’auront même pas le temps de me déranger dans ma paisible balade ! De mon côté je déambule en discutant avec les femmes Dao venus me proposer des souvenirs, puis je reste plusieurs minutes à quelques mètres d’un groupe de femmes tissant des habits traditionnels et autres souvenirs. Une jeune fille vient me voir et me demande de lui lire une carte postale envoyée par des Australiens. Comme les Hmongs et surement les membres des autres minorités, les Dao parlent très bien anglais, même si c’est souvent du « viet’glais », c’est-à-dire qu’elles ont du vocabulaire mais que la construction des phrases est « Vietnamienne » en utilisant principalement le temps présent et en ajouter « before » ou « after » pour parler au passé ou au futur. Par contre, elles n’écrivent pas et ne lisent pas l’anglais, elles ont toutes appris cette langue au contact des touristes, donc en discutant. De fait, elles demandent souvent des traductions. Une fois la lecture terminée, j’ai continué à discuter une bonne demie heure avec Mew, la jeune Dao. Les échanges étaient super intéressants et j’ai pu apprendre des choses sur leur mode de vie, leurs sources de revenus, leurs religions et courants de pensées, etc. Encore une fois les échanges étaient libres, simples et enrichissants.
Sur la route entre les villages autour de Sapa
Après m’être baladé aux environs, la même jeune m’a indiqué un chemin différent pour rentrer à Sapa. Celui-ci, préservé des touristes et véhicules, était très sympa et j’ai encore pu m’en mettre pleins les yeux et la tête, que ce soit en croisant des locaux comme en admirant les paysages.
Un homme au milieu des rizières de Sapa
De retour au village je retrouve Cédric et, comme d’habitude, des Hmongs. Nous avons passé la soirée ensemble à nous balader dans Sapa et à discuter, avec encore et toujours des échanges simples et agréables mais aussi (parfois) sérieux. Vu et Pan, les deux jeunes femmes Hmongs, sont toujours souriants et agréable, que c’est sympa ! Nous avions initialement prévu de partir tous les quatre au Mont Fan Si Pan, le point culminant du Vietnam avec ses 3 143 mètres d’altitude. Plusieurs raisons nous ont finalement fait annuler le projet, vu le nuage envoutant le mont depuis ce matin, ce n’est pas plus mal. Même si j’aurai préféré le faire seul ou en traitant directement avec un guide issu d’une minorité, je pars finalement demain matin avec un petit groupe pour deux jours de trekking, avec une nuit dans un village. Il m’aurait fallu une semaine de plus pour le faire tranquillement, seul, et en m’arrangeant directement avec les minorités. Notre guide doit normalement être issu de l’une d’elles, j’espère que ça sera vraiment le cas…
Le soleil fait une petite percée à travers les nuages et les montagnes, je vous laisse et m’en vais retrouver mes amies Hmongs (j’ai effectivement toujours parlé des jeunes femmes Hmongs car je n’ai pas rencontré un seul homme, seulement croisé plusieurs sur les routes et chemins menant aux villages).
En tout cas, après seulement 3 jours au Vietnam j’apprécie vraiment ce pays. D’après ce que m’ont dit de nombreuses personnes, la région de Sapa avec ses minorités est l’une des plus sympa du pays, à suivre dans les prochaines semaines pour connaître mon avis sur la question…
See ya,
9 Comments
Plein les mirettes
Jolies photos, j’en veux encore ! Ca fait plaisir de savoir que tu as enfin l’occasion de mettre ton APN a bon usage de paysages 🙂
Sapa
Tes commentaires et photos (ou est passe la tache?)donne l envie de venir au vietnam !
Vivement le 14 Juillet!
Tootthbrush : hehe, merci. Il y a plus de photos dans l’album du Vietnam ([url]http://www.travelsteph.com/index.php?option=com_wrapper&Itemid=90[/url]).
Yoyo : yep, pour le moment je suis vraiment conquis par le Viet 🙂 Pour la tache…je ne sais pas, ca depend des reglages manifestement (je n’ai pas du tout touche a ces photos, juste redimensionnees).
See ya,
Lucky Luke
Album deja compulse avec grand plaisir, qu’est-ce que tu crois donc mon ami ! (faut en profiter tant que j’ai l’ADSL a domicile… :cry:-)
Le Vietnam etait deja sur ma liste de pays a visiter (j’ai une amie qui y vit), mais la ca booste mon envie… ! Tiens nous au courant de l’escalade du Fan Si Pan 🙂
Hehe, c’est l’eternel « probleme » de lire des blogs et carnets de voyage 😉 La liste finie par etre tres longues 😮
hey !! whaou!! seems awsome:-)) I recognise you better than when you wera heading every night to KTV then I was wondering : » what is happening with the steph I used to know?? » I am so envious !!!! don’t be so stingy with you picts:-):-). See ya
Ca y est, grace à toi je revie!
De lire ces lignes c’est un parfum de voyage, de découverte vers les autres peuples.
C’est superbe de vivre ces moments! Les Paysages sont vraiment fantastiques avec ces couleurs vives de rizières et forets!!!
Profites, et je suivrai chacun de tes périples au Vietnam!!!
Gros bisous, fais gaffe quand meme au Mont Fan Si Pan!
Je suis JALOUSE!!! jalouse jalouse jalouse…
Trop DUR de continuer à bosser mes exas après ca 🙁
je crois que jvais arrêter ton blog, jme fais du mal 😉
(ou alors j’arrive dans… 3 jours? 🙂
Mimine : tant mieux si mes recits te font revivre 😀 😉
Gwen : hehe, non, n’arrete pas mon blog pour si peut…
Par contre, je t’ai attendu…en vain, ca fait 15 jours et tu n’es toujours pas la. Tu t’es perdu sur le chemin ?
Bisous les filles 😉