Que le temps passe vite ! En début de mois je vous faisais part de mon souhait d’écrire plus régulièrement des articles sur TravelSteph.com, notamment à l’occasion du carnaval. Le temps est finalement passé tellement vite pendant ces 10 jours de fêtes à Rio de Janeiro (et ailleurs) que je n’ai pas trouvé le temps d’écrire, désolé. Ce n’est pas toujours facile de travailler, fêter le carnaval et tenir un blog à jour !
Le carnaval de Rio de Janeiro est probablement le plus connu au monde, et il faut avouer que pendant une dizaine de jours tout le monde vit à l’heure du carnaval et il est présent partout.
Cette année, ça a débuté par une importante campagne de communication « anti pisse » autour des « blocos », ces groupes de musique et ces danseurs sillonnant les rues, suivis par une foule plus ou moins importante. Car forcément, quand des dizaines ou centaines de milliers de personnes font la fête dans la rue et descendent des litres de bière, il faut bien qu’ils puissent uriner. Pour la première fois (parait-il), la préfecture de la ville avait mobilisée d’importants moyens pour éviter que les rues se transforment en urinoir géant. Des milliers de panneaux aux pieds des arbres, des bandeaux autours des arbres et des affiches un peu partout pour indiquer que ce n’est pas le bon endroit pour effectuer ses besoins naturels. Evidemment, une bonne partie des panneaux ont disparus, nombreux étaient ceux qui se baladaient avec leur panneau dans la main ou accroché au sac à dos… La préfecture a également mis à disposition ces centaines de toilettes mobiles dans les rues de Rio. Bref, ils ont pris le problème très au sérieux !

Un panneau devant un arbre et de nombreuses affiches derrière, on ne peut pas les rater !
Mais le carnaval de Rio, vu de l’étranger, c’est aussi et surtout le défilé des écoles de samba au Sambodrome. Et même si ça ne constitue qu’une partie des festivités, c’est culturellement ancré à l’histoire de Rio et du Brésil. Concrètement, les 12 meilleurs écoles de samba du pays défilent les dimanche et lundi soir du carnaval, entre 21H00 et 4H00-5H00 du matin. Outre un jury qui note les écoles, 88 000 personnes sont réunis dans les gratins, le long des 850 mètres de la piste, pour admirer le spectacle. Avec « le Belge » et une Suisse, nous nous sommes rendus sur place, le premier objectif était de trouver des billets. Nous avons commencé par attendre quelques heures, à l’extérieur, de manière à ce que les prix des billets diminuent. Cette attente a été l’occasion, évidemment, de rencontrer des Brésiliens – des chercheurs de billets eux aussi. Au final nous avons acheté des billets vers 00H30, aidé par deux Brésiliennes pour les négociations (être « gringos » (étranger) n’est jamais une bonne chose pour négocier…et être un mec n’est pas non plus l’idéal). Nous sommes allés au « setor 1 », au tout début de la piste. C’est, je pense, le meilleur compromis entre un prix correct et un bon emplacement (conseille : éviter les setors 6 et 13). En plus, c’est un secteur populaire, et je trouve ça infiniment mieux d’être entourés de Brésiliens plutôt que d’avoir que des gringos autours de soi !
Bref, nous avons pu voir les 3 derniers défilés du jour et le spectacle est assez hallucinant. Si vous avez l’occasion de vous y rendre un jour, je vous le conseille. Chaque école défile pendant une heure, avec sa musique et ses milliers d’acteurs ; certaines écoles réunissent plus de 4 000 personnes ! Le spectacle est impressionnant tant par la quantité que par la qualité des déguisements et des danses. Chaque école fait également défiler des chars sur lesquels se trouvent des danseuses (et danseurs, accessoirement) de samba, il s’agit évidemment de formidables danseuses…mais aussi de magnifiques Brésiliennes, souvent peu vêtues ! Les chorégraphies des milliers de danseurs font apparaître un mouvement général magnifique. Lors du défilé de Salgueiro, l’école vainqueur en 2009, tout le monde dans le secteur 1 a passé le défilé debout à chanter et danser, super sympa. Patricia et Aline, les deux Brésiliennes avec qui nous étions nous ont fait des démonstrations de samba…autant vous dire que je n’ai même pas osé essayer. « Le ridicule ne tue pas », mais quand même ! Voici deux vidéos du défilé de Salgueiro, l’école que j’ai préférée sur les trois que nous avons vu :
[Les vidéos n’existent plus]
Mais le carnaval, c’est aussi et avant tout des dizaines de blocos à travers les rues de la ville. De 7H00 du matin à 22H00, il y en a tout le temps, partout et pour tous les goûts. Et après 22H00, les soirées se poursuivent jusqu’au petit matin, notamment dans le fameux quartier de Lapa, ou l’on retrouve des concerts, des groupes de musique improvisés et une grosse animation.
Lors des blocos, mais pas seulement !, on croise énormément de gens déguisés. Et contrairement aux chinois, les Brésiliens ont une imagination sans limite. Super sympa ! Je n’avais malheureusement pas mon appareil photo (hormis lors du dernier bloco du carnaval), mais entre ceux qui sont déguisés en lapin (avec tutu !), en Indiens, en Blanche-Neige, en « je sors de la douche » (une simple serviette autour de la taille et un bonnet de douche) ou carrément en « je prends ma douche » (une cabine de douche avec les rideaux), en chien ou encore en hôtesse de l’air (équipage complet, s’il vous plait), il n’y a pas de limite. Ils osent tout et n’ont vraiment pas peur du ridicule (bravo à eux !).

Déguisement banal du carnaval de Rio de Janeiro
Après m’être surtout rendu à des blocos l’après midi –difficile de se lever à 7H00 quand…on n’est pas encore rentré de soirée- j’ai décidé pour le dernier jour du carnaval d’aller au bloco « Monobloco », prévu pour débuter à 8H00 en centre-ville, à environ 1 heure de bus de chez moi. Avec Sarah, une française que j’hébergeais, nous nous sommes donc levé à 6H30 pour être à l’heure. Mais en arrivant sur place, pas grand monde, les rues sont encore bien vides. Sommes-nous là trop tôt ? Un comble, car on avait plutôt l’habitude d’arriver en retard. On prend un café pour attendre tranquillement et vers 10H00, le bloco démarre. L’Avenue Rio Branco, l’une des principales artères du centre-ville, se noircit de monde. Puis, un moment, on aperçoit un panneau avec l’heure d’afficher, il y a une heure d’écart avec nos montrent. On voit un second panneau…identique. Je me souviens que mon ordinateur avait aussi une heure de moins ce matin la… Je demande à une Brésilienne qui nous explique qu’on a changé d’heure, c’est pour ça qu’il n’y avait rien quand on est arrivé, on était sur place à 7H30 en « nouvelle heure ». Sacré changement d’heure !
Autour de Monobloco, la foule est maintenant très nombreuse. Même en étant grand, je n’arrive pas à distinguer toute la marée humaine. J’apprenais le lendemain dans un article de Globo qu’environ 500 000 personnes étaient présentes à ce bloco. Hallucinant ! Un demi-million d’humains, c’est l’équivalent de la population Nantaise et de son agglomération.

Une foule compacte lors du bloco « Monobloco », centre de Rio de Janeiro
La musique est bonne, l’ambiance est sympa, mais la foule est extrêmement compacte. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il faut aimer le contact et ne pas souffrir d’agoraphobie ou d’ochlophobie ! Même si les contextes sont très différents –car là-bas c’est de manière quotidienne- cette foule m’a rappelé des scènes vues en Chine…un jour normal (dans la rue ou dans le métro). Deux mouvements de foule auront lieu, le second est violent est pas très rassurant ; on prendra ensuite un peu d’écart.

Les Brésiliens connaissent la musique et dansent en cœur
Le groupe Monobloco joue des musiques (Brésiliennes) connues par la plupart des gens, ce qui permet à tout le monde de chanter et danser. L’ambiance est bonne, les gens sont de bonnes humeur, rigolent et dansent. Voici une courte vidéo pour essayer de vous montrer l’ambiance…mais la qualité de cette vidéo est catastrophique ; c’est la première que je réalise et ce n’est vraiment pas une réussite… La prochaine fois, promis, je ne bougerai pas autant !
Voici une autre vidéo du défilé du Monobloco le dimanche 21 février ; il s’agit d’une vidéo « officielle » avec des images plus stables…mais pas de « vue de l’intérieur ».
https://www.youtube.com/watch?v=2zZxcwIpfQw&NR=
Mais le carnaval au Brésil est aussi l’occasion de faire ressortir des points de la culture locale comme, par exemple, les « beijos ». De nombreux Brésiliens demandent aux filles s’ils peuvent les embrasser ; Sarah m’a d’ailleurs dit « il s’agit de vrais baisers, pas de simple smacs ». Une fois le baiser terminer, chacun repart de son côté jusqu’à la prochaine personne à embrasser, parfois 2 minutes plus tard ! C’est parfois étonnant de voir une personne embrasser 3 personnes différentes en l’espace de quelques minutes…
Certains Brésiliens demandent s’ils peuvent embrasser, d’autres le font (ou essaient) directement, parfois un peu violemment. J’ai à de nombreuses reprises vu des Brésiliens marcher, croiser une fille et directement l’attraper par le bras pour l’embrasser. Pas très classe ni respectueux comme méthode… D’ailleurs, plusieurs Brésiliennes m’ont dit qu’elles n’aimaient pas le carnaval à cause du comportement des mecs. Lors du bloco de Monobloco, Sarah s’est retrouvée seule une dizaine de minutes et elle m’a appelé pour me dire « il faut qu’on se retrouve, c’est impossible de rester toute seule, je me fais harceler ». Je comprends mieux pourquoi les Français passent pour des romantiques au Brésil !

Heureusement pour Sarah, certains Brésiliens sont plus classes, comme son indien par exemple !
Vous imaginez bien que ces centaines de milliers de personnes réunis pour le carnaval ne boivent pas seulement de l’eau, la « cerveja » (bière) coule à flot, la plupart du temps dans des canettes en aluminium. Et bien sûr, tout le monde jette ses déchets à même le sol. Je vous laisse imaginer l’état des routes après le passage d’un bloco ! Et là, comme en Asie, des centaines de personnes ramassent les canettes en aluminium pour les revendre, en vue d’un recyclage ; un vrai business. Si bien qu’en quelques minutes, une partie des déchets sont déjà récupérés…ce qui limite le travail de la préfecture pour le nettoyage des rues. Je n’ai pas de photos, mais les volumes de canettes sont impressionnants !

Déguisement ou vrai travestis ? Je ne sais pas très bien…
Bref, ce carnaval était bien sympa pour une première. Si je suis encore au Brésil l’année prochaine, j’essaierai de me coucher plus tôt pour me lever plus souvent à 6H00 du matin de manière à aller profiter des blocos du matin, réputés comme étant les plus sympas. Et puis j’achèterai un appareil photos compact pour l’avoir toujours dans ma poche, car c’est dommage de ne pas avoir plus de photos de ce carnaval 2010. Enfin, je me renseignerai sur les bons blocos et les « moyens », pour en profiter au maximum sans partir trop à l’aveuglette (même si, je le sais, ça peut aussi être très sympa).
Au cours de cet article, je vous ai souvent parlé de « Sarah la française », mais qui est-ce ? Sarah, 32 ans, a décidé de « changer de vie pendant un an pour partir voyager en solo autour de notre belle planète ». Elle se trouve actuellement en Amérique du Sud puis se rendra en Afrique et enfin en Asie. Je suis tombé sur son blog il y a quelques semaines et j’ai bien accroché avec sa manière de voyager et de rencontrer des gens, tout particulièrement son concept « cherche une place gratos en échange d’un sourire », qu’elle a utilisée pour la première fois lors d’un concert de Coldplay à Paris et qui est une sorte de « fil rouge » de son tour du monde. J’ai laissé un commentaire sur son site, elle m’a renvoyé un mail et de fil en aiguille je lui ai proposé de l’héberger pendant le carnaval, car elle cherchait un logement sur Rio. Elle a donc passé 8-9 jours à l’appartement, en partie en même temps que le Belge. Elle est toujours à Rio car ce soir il y a, au Sambodrome, un concert de…Coldplay ; elle va bien évidemment essayer de décrocher un billet « gratos » en échange d’un sourire. Ensuite elle prendra la route pour São Paulo, ou Coldplay sera en concert lundi soir. Pour suivre ses aventures, faites un tour sur son blog.
Pour terminer cet article, quelques nouvelles de ma santé. J’ai eu un rendez-vous avec ma neurologue mercredi dernier et elle trouve que les évolutions sont positives, notamment la sensibilité de ma jambe gauche qui revient. A suivre dans les prochaines semaines et prochains mois…en espérant ne plus jamais faire un article sur ce seul sujet !
PS : j’ai ajouté une série de photos du carnaval dans les albums de Rio de Janeiro.
Até breve,
3 Comments
Belle description, on a l’impression d’y être ! Par contre, je suis déçue, t’aurais pu faire un effort pour la samba quand même… 😛
Pour la dernière photos, je dirai déguisement… Les vrais travestis sont beaucoup plus « crédibles » à mon avis ! 😉
Mais ne crois pas pour autant que je sois une grande connaisseuse en matière de travestis, hein ! 😀
Bisous, bisous
sympa ton article, ça rappelle plein de bons souvenirs… et merci pour la promo… à découvrir bientôt sur mon blog pour ceux qui sont curieux de savoir si j’ai bien obtenu mon billet gratuit… et contente pour les bonnes news côté santé… prends soin de toi… et merci pour tout!! bises et à la prochaine…
super billet, ça me rappelle mes vacances la bas, j’avais pratiqué du chien de traineau pendant 2 semaines au canada et j’avais enchainé avec le Brésil qui est vraiment sublime comme pays