Même si le bilan n’est pas définitif, le dramatique séisme qui a touché la Chine le 12 mai à 14H28 (heure locale) aurait fait plus de 80 000 victimes et 5 millions de sans-abris (la moitié de Paris). Le tremblement de terre du 08 octobre 2005 au Pakistan aurait lui aussi provoqué environ 80 000 décès et le tsunami qui a suivi le séisme du 24 décembre 2004 aurait fait 232 000 morts. Pour retrouver, en Chine, un tremblement de terre aussi terrible que la catastrophe du 12 mai il faut remonter au 27 juillet 1976. Celui-ci, de magnitude 8 sur l’échelle de Richter avait fait 240 000 morts (bilan officiel) mais des estimations font états de 500 000 à 800 000 décès (source Wikipedia).
Le tragique évènement que nous vivons touche les chinois ; les chaînes officielles (CCTV) ont montrées des images en boucle durant 10 jours et dans les transports en communs les écrans présentent des images en provenance du Sichuan (épicentre du séisme).
Lors d’un tel évènement, les chinois font preuve de solidarité et donnent tous de l’argent à destination des régions sinistrées ; cela est admirable. Cela a été la triste occasion de découvrir les différences culturelles lors des donations.
Vendredi 16 mai nous avons, dans mon entreprise, fait une cérémonie pour recueillir des dons pour aider les victimes du tremblement de terre. En France, une urne aurait été mise en place et chacun aurait été libre de donner ou pas, en choisissant totalement le montant souhaité. Le fonctionnement est différent en Chine : après un discours –émouvant- chaque salarié de l’entreprise est allé mettre son don dans l’urne placée devant toute l’assemblé ; chacun voit donc qui va donner (100% des membres de l’entreprise, du coup). Mais cela va plus loin puisque qu’avant de déposer les billets dans l’urne, chacun écrit son nom et…le montant donné ! Les membres de la direction générale sont les premiers à effectuer la donation puis c’est au tour des managers et enfin des équipes ; ces dernières personnes peuvent donc prendre connaissance des montants donnés par untel ou untel. Evidemment chacun est libre de donner ce qu’il souhaite, mais, suivant son « statut » dans l’entreprise il est attendu de la personne un montant « déterminé » (pour la direction et les managers, cela ne concerne pas les équipes). Vous aurez l’occasion de le voir dans mon mémoire lorsqu’il sera terminé, le rapport des chinois avec l’argent est assez différent du nôtre, c’est parfois étonnant !
Les dons effectués par tel individu, entreprise ou pays sont importants et tout le monde doit être au courant. C’est ainsi que j’en entendu des « remarques » de la part de chinois m’indiquant que la France n’avait pas apporté d’aide (l’avion contenant 80 tonnes de matériel aurait été envoyé par l’Europe et non par la France, d’après les médias locaux, m’a-t-on rapporté). Plus surprenant encore : des textos ont été envoyés aux abonnés téléphoniques en donnant la liste des entreprises étrangères implantées en Chine et qui n’ont pas fait de dons pour le tremblement de terre du 12 mai 2008… Ces entreprises sont immédiatement mal vues par les chinois ! Heureusement –et logiquement- mon entreprise n’est pas touchée puisqu’elle a participé à un don organisé par la CCIFC (Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine).
Bien entendu ce séisme est dramatique et, bien évidemment, il est normal de participer à l’aide pour reconstruire la région dévastée. C’est seulement étonnant de voir la manière dont la collecte des dons est effectuée en Chine. Vraiment intéressantes toutes ces différences culturelles !
See ya,
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