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La vie dans un hôpital Brésilien

2 décembre 2009

Je vais tout d’abord commencer par vous donner des nouvelles de ma santé. Dans mon dernier article, je vous faisais part de mon hospitalisation suite à de fortes douleurs sur mes « côtés ». J’étais rentré à l’hôpital le jeudi 19 novembre et j’en suis ressorti exactement une semaine plus tard, après quelques jours d’examens puis de traitement.

J’ai été chez moi, au repos, de jeudi à mardi matin. Ces quelques jours à domicile se sont bien passés, hormis la chaleur qui était parfois difficilement supportable et qui, surtout, empêche de dormir. Les trois premiers jours, j’étais vraiment fatigué, avec les jambes lourdes et incapable de faire grand-chose. Lundi, j’étais en meilleure forme après avoir réussi à faire une grosse nuit. Vous imaginez bien que quand on n’aime pas rester à rien faire, passer 4 jours de repos à domicile, ce n’est pas facile ! Heureusement que j’étais fatigué, ça m’évitait d’aller courir à droite ou à gauche. Je suis juste allé faire des courses pour pouvoir manger –et quel bonheur d’aller dans un endroit climatisé! Je suis aussi allé me baigner à plusieurs reprises, pour me rafraichir, mais seulement en fin de journée car je n’ai pas le droit d’être au soleil. Enfin, j’ai récupéré une dizaine de DVD ce qui m’aide à passer le temps (regarder « Dr House » entre deux hospitalisations ou directement à l’hôpital, c’est parfois…étrange !).

Je suis retourné à l’hôpital mardi matin et il est prévu que j’y reste jusqu’à vendredi pour suivre la « phase 2 » de mon traitement. Je ne sais pas trop quel est ce traitement, je sais seulement qu’il rentre par les veines… Je suis donc « branché » une heure par jour, et les infirmières viennent de temps en temps mettre un produit pour « garder le canal ouvert ». Bref, ce n’est pas très agréable d’avoir une aiguille et des tuyaux en permanence dans le bras mais je n’ai aucune douleur: c’est l’essentiel! Et la cause de ces maux, alors ? Et bien, pour l’instant, nous n’avons aucune certitude et nous étudions plusieurs pistes, mais il est possible qu’il s’agisse d’une réaction au vaccin contre la fièvre jaune. Ce vaccin pourrait par exemple ne pas avoir été parfaitement pur, quelque chose qui arrive…une fois sur un million, me disait-on hier. Pas de chance pour moi !

« Alors, comment se passe la vie dans un hôpital Brésilien ? » Même si je me serai très volontiers passé de cette découverte, autant en profiter pour vous faire partager ma vie ici. Il faut retirer les aspects positifs de chaque expérience de vie ! Déjà, et c’est appréciable, je bénéficie d’une chambre simple. Ce n’est pas une bonne chose pour ma progression en portugais…mais c’est nettement plus confortable et agréable à vivre au quotidien. Ho, pas que les dortoirs me dérangent –j’y ai passé de longs mois en Australie- mais pour se reposer, c’est quand même mieux d’être seul. Je n’ai pas été à l’hôpital en France depuis un mémorable séjour en janvier 1995, mais ici les conditions sont vraiment très bonnes : chambre agréable, salle de bain répondant aux attentes, télévision et internet en wifi. Lorsque je regarde par la fenêtre, j’aperçois un gros rocher avec une forêt très dense (zone tropicale) et j’entends les oiseaux chanter ; super sympa pour se reposer et se ressourcer !

Qui dit séjour à l’hôpital dit bien entendu infirmières (et infirmiers, accessoirement, mais oublions-les !). Et là, c’est souvent assez drôle, car elles n’ont pas tous les jours un (relativement) jeune « gringo » (étranger) ne parlant pas très bien portugais. Donc elles rigolent souvent dès que je demande quelque chose de différent des autres patients (qu’on enroule mon bras de scotch pour ne pas être gêné par les tuyaux, par exemple) ou lorsque je mime le futur arrachage de mes poils du bras car elles mettent du scotch…qui sera difficile à enlever ! Hier matin en revenant ici deux infirmières qui s’occupaient de moi la semaine dernière m’ont aperçues et m’ont dit « Oi Stéphane, tudo bem ? » (Salut Stéphane, comment vas-tu ?) à travers l’accueil, sous les yeux étonnés de certains patients. Un énergumène comme moi doit les changer des patients habituels (et je dois rajeunir la moyenne d’âge) !

« Et la bouffe alors, es-tu à la diète ? » Je ne sais pas si les hôpitaux français ont évolués sur ce point, mais d’une certaine manière ils pourraient s’inspirer de leurs homologue Brésiliens. Ici ce n’est pas trois pseudos repas par jour, mais cinq plateaux repas quotidien (plus boissons) ! Nous avons bien entendu un petit déjeuner (vers 7H00-7H30, un peu trop tôt à mon goût), puis un jus de fruit en milieu de matinée suivi d’un déjeuner vers 12H30…avant d’enchaîner sur un goûter (oui oui, vous avez bien lu, un gouter) vers 15H30. Suivent enfin le diner, vers 18H00-18H30, et un plateau avec tisane, gâteaux, biscuits, beurre et confiture vers 22H00. Le premier soir, j’ai cru qu’ils m’amenaient le petit déjeuner du lendemain !!! J’ai toujours eu bon appétit –trop aux gouts de certains !- et celui-ci n’a pas diminué depuis le début de mes hospitalisations…mais j’ai parfois du mal à tout manger ; de quoi en étonner plus d’un! Et, fait appréciable, il n’y a pas seulement de grosse quantité, la qualité est également présente, au moins pour les vrais déjeuner. D’ailleurs 1 à 2 fois par semaines une personne vient me demander comment j’ai trouvé la nourriture, etc. Pas mal. La seule chose qui m’étonne toujours autant avec la nourriture ici, au Brésil, (à l’extérieur comme à l’hôpital, mais c’est plus choquant encore dans l’établissement de santé) c’est la quantité astronomique de sucre qu’on nous propose. A titre d’exemple, lorsqu’on m’amène un jus de fruit il est toujours accompagné de…4 sachets de sucre. A peine croyable !

Enfin, il faut noter que je vous décris la réalité de ce que je vis dans l’hôpital ou je me trouve. Je pense que les établissements hospitaliers Brésiliens sont assez hétérogènes…et je suis actuellement dans l’un des meilleurs hôpitaux de Rio de Janeiro.

Je vais essayer, dans les prochains jours, de vous proposer un article sur la santé au Brésil ; mais ce n’est pas évident de recouper les sources.

PS : merci à tous ceux qui m’ont laissés des commentaires ou envoyé un mail suite à mon dernier article.

Até breve,

6 Comments

  • Reply Michelle 2 décembre 2009 at 19h12

    tu me fais rire, parce que la culture brésilienne est très différente de la culture française (aliments, goût, les gens…). Je te souhaite bonne chance pedant le traitement à l’hôpital!

  • Reply Stephane 2 décembre 2009 at 19h12

    Michelle, c’est justement pour découvrir ces différences culturelles que je suis venu au Brésil 🙂 Et jusqu’à maintenant, ça me plais vraiment. Sauf pour le sucre, car c’est vraiment une horreur pour la santé, et mon médecin Brésilien a bien rigolé quand je lui en ai parlé !
    Beijos

  • Reply Mamy Auvergnate 2 décembre 2009 at 19h12

    Dans ce petit mail, une grande poignée de flocons de neige pour vous rafraichir.
    Bon rétablissement et à bientôt pour lire vos futures épopées.
    Pour un amateur de voile, un futur lieu à découvrir : la ville de Belem.
    Et pour la culture sucre, je suis en train de préparer un gâteau aux carottes.

  • Reply jeanne 3 décembre 2009 at 12h12

    Aux flocons de neige d’Auvergne.. j’ajoute un bol de brume de Normandie..
    Rafraîchissante aussi.

    Bonne récupération.
    à bientôt de vos nouvelles

  • Reply Marielle 3 décembre 2009 at 21h12

    J’espère pour toi que tu passes tes derniers jours à l’hopital meme si tu sembles être bien bichonné ! C’est sûr elles (les infirmières) n’ont pas tous les jours un BG (beau gosse) à soigner !!!…
    Porte toi bien et prends soin de toi !
    Bisous

  • Reply marie planty 4 décembre 2009 at 15h12

    dans les hopitaux français, on sert aussi un goûter …mais pas de colation à 22h !! et pour ceux qui ont du mal à dormir ça doit être très agréablle !! bonne idée à retenir.
    Je pourrais te décrire les petits déjeuners à la maternité japonaise si tu veux : ça, pour une intégration, c’est une grande étape !! bonne chance pour la suite : on pense bien à toi et on réconforte tes parents !! BIZZZ ! Marie

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