Brésil - Vie locale

Jeux Olympiques de 2016 à Rio !

4 octobre 2009

Vendredi après-midi, en pleine réunion, on entend des cris de joie : Rio de Janeiro vient d’être désignée comme ville d’accueil des Jeux Olympiques de 2016 !
Après deux tentatives (2004 et 2008) soldées par des échecs, la « cidade maravailhosa » a remporté vendredi 02 octobre le vote des membres du CIO en battant Madrid en final (66 voix contre 32).

Je n’ai bien malheureusement pas pu vivre « de l’intérieur » cet évènement. Pour l’occasion, des milliers de personnes s’étaient donné rendez-vous sur la plus célèbre des plages du pays, Copacabana. Lors de l’annonce de la victoire, la foule saute en l’air, les « hourras » retentissent sous une pluie de confettis. J’étais à ce moment-là au bureau, dommage ! Le soir, un collègue m’a proposé d’aller en ville pour fêter ça. Revêtu de son maillot du Brésil, « pour ce jour spécial », nous nous sommes rendus à Ipanema, un quartier à proximité de Copacabana. L’ambiance était sympa mais rien d’extraordinaire. J’ai lu dans la presse française qu’un rassemblement pourrait avoir lieu ce dimanche mais les 2H00 de bus pour rejoindre le centre et, surtout, la pluie ne m’ont pas motivés…

Reste que cette désignation du Comité International Olympique est intéressante. Le président Brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a joué un rôle important dans cette victoire en s’impliquant fortement. Il avait notamment déclaré « Le Brésil fait partie des dix plus grandes économies du monde. Il est le seul parmi ces dix pays à n’avoir jamais organisé les JO. Pour les autres villes candidates, ce serait une édition de plus. Pour nous, ce serait l’occasion de construire un nouveau Brésil. ». Il a également répété l’argument phare du dossier Brésilien : le droit de l’Amérique du Sud à organiser ses premiers Jeux. « Rio est prêt. Donnez-nous cette chance », avait-il déclaré, évoquant la « nouvelle frontière » que ces Jeux historiques représenteraient pour le Mouvement Olympique. L’ensemble des dirigeants Sud-Américains ont d’ailleurs salués et félicités le Brésil pour cette victoire et parlé d’un tournant pour leur continent.

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Il est par ailleurs intéressant de noter qu’avec cette désignation, le Brésil est le troisième pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) à organiser les JO en 8 ans (Beijing et la Chine en 2008, Sotchi et la Russie en 2014 et Rio en 2016). Seul l’Inde n’a pas encore été désignée pour des JO, et je pense qu’il va encore falloir patienter quelques années. « Il s’agit maintenant d’une évidence : les pays du BRIC ratisse large dans le flux des échanges commerciaux mondiaux, mais ils ont aussi une influence qui est manifeste dans les grandes institutions mondiales au FMI comme au CIO. » déclare Olivier Bourque dans un article paru sur Canoe.ca. Le Brésil se positionne d’ailleurs de manière intéressante car en plus des JO de 2016, il sera le pays d’accueil de la Coupe du Monde de football en 2014. Les deux plus grands évènements sportifs de la planète en 3 ans ! Pour en terminer avec la partie politique, il est intéressant de noter la réaction de « mauvais joueur » des Japonais. Le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara a ainsi déclaré « Notre présentation était bien meilleure que celles des autres pays mais cela ne nous a rien apporté. J’ai constaté une fois de plus qu’il y avait une espèce de logique invisible à l’œuvre ». Les Américains, Barak Obama en tête, et les Espagnols ont de leur côté fait part de leur déception mais ont félicités les Brésiliens.

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Alors, bien sûr, certains Cariocas (habitants de Rio) pensent que ces JO dans leur ville n’est pas une bonne chose. La discussion était malheureusement en portugais, mais vendredi soir certains Brésiliens trouvaient que leur pays a d’autres besoins plus importants que d’organiser les JO. Même si le chemin à parcourir lors des 7 prochaines années est important, je pense au contraire que cet évènement –et la Coupe du Monde de foot- vont aider la ville à se moderniser et à s’équiper, infrastructures qui seront utiles directement aux locaux. Un plan de 11,4 milliards d’euros est d’ailleurs en cours de lancement, sans parler des fonds du CIO. Dans un article intitulé Pour Rio, le plus dur commence, on peut y lire « Reste que sept années ne paraissent pas de trop pour que Rio rattrape son retard en matière d’infrastructures – son point faible – qu’il s’agisse des transports ou de sa capacité hôtelière. Sans oublier la violence, préoccupation majeure et quotidienne des Cariocas. ». Le projet de « changer les bidonvilles en banlieues » comme l’a déclaré Lula me semble ambitieux, mais je souhaite de tout cœur plein de réussite aux Brésiliens pour ce nouveau challenge. Serai-je encore au Brésil pour mesurer le chemin parcouru ?

Até breve,

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