Brésil - News

Inondations à Rio de Janeiro : la pire catastrophe naturelle de l’histoire du Brésil

22 janvier 2011

Malgré la révolution Tunisienne, les images des dramatiques inondations survenues au Brésil ces derniers jours sont arrivées sur les écrans de télé et dans la presse française. J’ai d’ailleurs reçu plusieurs messages de France sur ce sujet.

Il y a une dizaine de jours, dans la nuit du 11 au 12 janvier, des pluies torrentielles sont tombées dans les villes de Teresopolis, Petropolis et Nova Friburgo, dans l’Etat de Rio de Janeiro. Cela a provoqué des glissements de terrains, avec des coulées de boue entraînant des maisons voire des villages entiers. Lors de cette seule nuit du 11 au 12 janvier, plus de 550 personnes sont mortes à cause de ses intempéries. Le bilan s’élève maintenant à près de 800 morts et 400 disparus. Il s’agit de la pire catastrophe naturelle de l’histoire du Brésil, triste record.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout d’abord, et malgré ce qu’essaient de nous faire croire quelques climato-sceptique, le changement climatique est une réalité. Qu’il pleuve durant l’été Austral est normal, mais les quantités d’eau qui se sont abattues lors de ces premières semaines de l’année 2011 dépassent très largement les moyennes saisonnières. Les météorologues avaient anticipés ces pluies diluviennes, mais le système d’alerte n’a pas fonctionné correctement. Mais la principale raison est l’urbanisation sauvage –on peut même parler d’absence de politique d’urbanisation- qui fait qu’il y a des constructions dans des zones particulièrement dangereuses (à flanc de montagne). C’est déjà l’un des problèmes qui avait été soulevé en avril 2010 lorsque des inondations dans la ville de Rio de Janeiro avaient entrainées plusieurs centaines de morts. La seule différence cette fois-ci est que les populations riches ont été touchées comme les plus démunies.

Cela fait seulement 15 mois que je vis au Brésil, et j’ai la sensation de vivre un éternel recommencement avec ces inondations meurtrières. A chaque fois c’est la même chose : tout le monde espère que les évènements tragiques vont permettre de faire changer les choses, et à chaque fois on se rend compte que rien (ou si peu) a été fait. Sans planification urbaine, tant qu’il y a des constructions sauvages –constructions permises car les élus ferment les yeux- ces tragédies se répéteront. On peut, de nouveau, espérer que l’Etat prenne enfin ses responsabilités ; à suivre dans les prochains mois et prochaines années…

Cette catastrophe a en tout cas entraîné une grande chaîne de solidarité dans tout le Brésil. Très rapidement, et spontanément, des récoltes se sont organisées pour aider les populations sinistrées : produits de premières nécessités, vêtements, nourriture et argent ont été récoltés et acheminés dans la région de Serrana. « Cette solidarité sans faille, dans le bonheur ou dans la douleur, me semble être une composante fondamentale de la mentalité brésilienne, qui contribue à rendre l’expérience de vie ici si particulière, voire magique. » déclare le blogueur Antony Dumas. C’est assez vrai, mais on aimerait que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités pour ne pas devoir en arriver là…

Até logo,

1 Comment

  • Reply Gautier 22 janvier 2011 at 18h01

    J’attends cet article avec impatience afin d’avoir ton point de vue de « local » sur ces inondations. Ici on en quand même beaucoup parlé (même si je regarde pas trop les infos) et je trouve ça bien que la France ne ferme pas les yeux sur le Brésil.
    En tout cas très bel article (un peu court je trouve !), merci Steph’ 🙂

  • Leave a Reply