Ilha Grande, île d’environ 200 Km² située à une centaine de kilomètres au sud de Rio de Janeiro, a d’abord été un repère de la « force du mal ». Pendant de longues années, cette île a été respectivement un repère de pirates, puis une léproserie avant de devenir une prison retenant les criminels les plus dangereux du pays. Pas très attrayant pour y passer quelques jours…
La « seconde vie » d’Ilha Grande est bien différente. La « Vila do Abraão », l’endroit le plus développé de l’île, s’est transformé au cours des dernières décennies, laissant le petit village de pécheurs devenir une petite station balnéaire. Il faut dire que l’île a de quoi attirer les touristes, notamment Cariocas par la proximité géographique, que ce soit par ses forêts tropicales qui occupent 95% du territoire ou par ses nombreuses et splendides plages.
C’est finalement avec Maria, une amie française de longue date, que j’ai été passé quelques jours à Ilha Grande au mois d’avril. Nous avons profité d’un jour férié au Brésil pour sortir un peu de la ville de Rio et découvrir la beauté de la nature de la « Costa Verde » (Côte Verte).
Comme toujours, je n’avais ni préparé le week-end ni réservé de logement. Je planifie déjà les choses au travail, je ne vais pas en plus le faire dans ma vie quotidienne ! Du coup, à quelques jours du week-end, lorsque tous les Cariocas m’ont dit qu’il me fallait absolument réserver un logement, toutes les auberges de jeunesse, pousadas et camping étaient complets. Nous avons finalement emmené la tente et les duvets et, comme toujours, avons trouvé une petite place dans l’un des campings. Quand je dis « petite place », comprendre « un morceau de terre / herbe de la taille de la tente, avec 20 cm de passage chaque côté, avec donc des voisins bien proches ». J’ai découvert le camping à la Brésilienne, et, croyez-moi, j’ai regretté les emplacements de camping français !
Durant trois jours, nous nous sommes baladés sur l’île, au milieu des forêts tropicales, passant de plage en plage, toutes plus belles les unes que les autres. Avec, notamment, un passage sur la Praia Preta le premier jour. Comme son nom le sous-entend, le sable de cette petite plage est noir ! Si l’un des lecteurs peut m’expliquer pourquoi le sable de cette plage est noir, ça m’intéresse…
Le second jour, nous avons pris la direction de la pointe Est de l’île. Le chemin à travers la forêt tropicale est agréable, alternant passages de collines et petites plages ou criques, généralement assez tranquilles. Après une pause pique-nique à la Praia do Pouso, nous avons atteint la renommée plage de Lopes Mendes. Splendide, cette plage est réputée pour être dans le « top 5 » des plus belles plages du brésil. Un sable blanc craquant sous les pieds, la forêt en bordure de plage, les collines vertes en arrière-plan et une belle eau turquoise. Le panorama est superbe !
Ce n’est pas une nouveauté en soi, mais j’ai été marqué par le peu de Brésiliens que l’on croise sur les chemins de randonnées. Autour de la Vila de Abraão et sur quelques chemins très faciles et de courtes distances il y a des Brésiliens, mais dès qu’on marche quelques dizaines de minutes de plus –toujours sur des chemins faciles- on ne croise plus personnes. L’île était pourtant pleine et il ne restait plus aucun logement, mais il est facile de sortir de la foule et de trouver du calme. Manifestement, les Brésiliens préfèrent rejoindre les plages entassées sur des bateaux qu’à pied au milieu des forêts. Tant mieux pour ceux qui marchent, mais ça reste étonnant ! Alors évidemment on croise quelques Brésiliens sur les chemins et je ne dis pas que tous prennent le bateau, mais dans l’ensemble, la marche ne semble pas être leur activité favorite !
De la verdure de la forêt aux blancs et jaunes du sable en passant par le bleu du ciel ou l’eau transparente, les paysages d’Ilha Grande sont vraiment splendides. On s’y sent vraiment en vacances et on décroche totalement de la vie quotidienne.
Les soirées à la Vila de Abraão étaient notamment rythmées par les cours de dance sur les quais. Pour ce week-end prolongé, des artistes avaient été conviés pour donner des cours de danses Brésiliennes, de la salsa au forró du Nordeste en passant par le zouk. Je ne connaissais pas cette dernière dance et c’est sympa à voir (à voir, car à faire, j’en suis bien incapable, même avec les cours !). Les artistes invités étaient vraiment bons, autant en danse qu’en pédagogie, et les gens jouaient bien le jeu, sympa.
La chose qui a manqué durant ce week-end prolongé est que nous n’avons pas rencontré d’autres personnes. Moi qui aime particulièrement rencontrer d’autres voyageurs ou locaux lorsque je sors de Rio, j’ai trouvé ça dommage. C’est malheureusement le problème quand je voyage avec une femme, les gens pensent, à tort !, que nous sommes un couple et n’osent pas venir nous parler. Dommage, car on aurait souhaité se faire des amis de voyage !
Nos deux tentatives pour rejoindre le Pico do Papagaio, à 959 mètres d’altitude, ont échouées. Lors de la première, nous avons tout simplement raté le début du chemin…nous avons donc continué à marcher sur la route sur laquelle nous nous trouvions jusqu’à arriver à la plage de Dois Rios. Ce n’était pas voulu, mais cette plage est jolie et calme donc notre erreur n’était pas trop grave. Nous avions alors prévu d’y retourner le lendemain, pour le dernier jour. La météo en aura décidé autrement : les 2-3 gouttes qui tombaient lors de notre petit déjeuné se sont vite transformées en grosses pluies torrentielles. Le pliage de la tente a été humide, et nous avons même dû quitter le camping plus rapidement que prévu. En effet, plusieurs personnes nous ont indiqué que le niveau de l’eau était en train de monter dans les rues de la Vila de Abraão et que si nous attendions, nous ne serions pas sûr de pouvoir rejoindre l’embarcadère. Des Brésiliens –probablement d’origine Marseillaise !- nous ont dit qu’il y avait de l’eau jusqu’à la poitrine… Nous en avions finalement jusqu’aux genoux, et c’est déjà pas mal… Fin agitée d’un week-end tranquille.
Ilha Grande est assurément un endroit où je retournerai, notamment pour voir l’autre côté de l’île, plus sauvage, mais également pour aller au fameux Pico do Papagaio…
N’hésitez pas à faire un tour dans l’album photos de ce week-end à Ilha Grande.
Até logo,
6 Comments
Je ne sais pas si c’est le cas au Brésil, mais à la Réunion il y a des plages de sable noir du fait de l’origine volcanique de l’île. Il y a également des plages de sable noir en Nouvelle-Zélande.
Absolument magnifique, c’est un vrai paradis d’après vos photos, un grand merci pour ce partage
Ca fait rêver Steph! Merci pour ces belles photos!!!! Une bonne odeur de vacances!!!!!
Rhooo, de suite, tu vois le mal avec les marseillais…
Je suis sûre qu’ils n’exagéraient pas vraiment, ils étaient simplement petits…
😉
Les photos sont superbes !
Até logo =)
le sable noir n’aurait-il pas une origine volcanique ?
Sinon, le fait que les brésiliens ne soient pas de grands marcheurs permets aux quelques personnes qui le souhaitent de se trouver à l’écart de la foule et ça, c’est carrément génial. C’est grâce à la paresse des touristes et des chinois que j’ai pu me retrouver quasiment seule sur le Grande Muraille… C’était trop génial !!!