Peut-être avez-vous déjà vu, dans la presse, des représentations de la population brésilienne par « classes économiques », avec des indices alphanumériques allant de A à E. Chaque lettre représente les revenus mensuels d’un foyer, le découpage est le suivant (en 2011) :
- Classe E : inférieur à 751 R$ (325€)
- Classe D : entre 751 et 1 200 R$ (325 à 520 €)
- Classe C : entre 1 200 et 5 174 R$ (520 à 2 250€)
- Classe B : entre 5 174 et 6 745 R$ (2 250 à 2 930€)
- Classe A : supérieur à 6 745 R$ (2 930€)
Depuis plusieurs années, la presse française (entre autres) utilise ces classes pour montrer l’évolution des revenus des Brésiliens, pour mettre en avant le « miracle Brésilien » comme aime à titrer certains journaux.
La Fundação Getúlio Vargas (FGV) a publié il y a quelques jours une mise à jour de cet indice de classes économiques. Cette nouvelle publication a confirmé l’évolution notée depuis plusieurs années, à savoir une classe moyenne désormais majoritaire grâce à la diminution des classes « pauvres ». En 2011, plus de 105 millions de Brésiliens, soit 55% de la population, font partis de la classe moyenne, dite classe C.
Avec cette actualisation de la pyramide sociale au Brésil, nous avons appris que près de 50 millions de personnes (l’équivalent de la population Espagnole !) ont intégré le « marché de consommation » (classes A, B et C). Lors des 21 derniers mois, les classes C e A/B ont respectivement augmenté de 11% et près de 13%. Et par rapport à 2003, la seule classe C a eu une croissance de plus de 46%, soit environ 40 millions de personnes ! Durant la même période (2003 / 2011), la classe E, regroupant les Brésiliens les plus pauvres avec un revenu familial mensuel inférieur à 751 R$ (325€), a diminuée de près de 55%. Les « pauvres » et « très pauvres » restent cependant très nombreux au Brésil : on retrouve 24 millions de Brésiliens dans la classe E et près de 39 millions dans la classe D, soit un tiers de la population Brésilienne au total. D’après Marcelo Neri, le coordinateur de cette étude, « l’augmentation du PIB et la stabilité économique sont les deux facteurs qui ont permis l’augmentation vers des classes supérieures ».

Evolution de la population par classes économiques. Source : FGV
On ne le dira jamais assez, l’éducation est probablement la meilleure des solutions pour permettre une sortie de la pauvreté. L’enquête de la FGV montre qu’une personne sans éducation a seulement 27% de chance de sortir de la classe E. Pour une personne ayant été au moins 12 ans à l’école (cycle d’enseignement primaire, de 6 à 18 ans), cette probabilité de sortir de la classe E augmente à 53%.
Cette étude nous apprend aussi que « en une décennie, le revenu réel des plus riches a augmenté de 10% alors que celui des plus pauvres a augmenté de 68% ». Les principales raisons évoquées sont « l’augmentation de l’éducation et du travail déclaré ainsi que la réduction de la natalité ». D’après cette étude, cette croissance économique bénéficie plus à l’ensemble de la population que dans d’autres pays. Les inégalités auraient donc diminuées au Brésil, alors qu’elles auraient augmentées dans les autres pays du BRIC que sont la Russie, l’Inde et la Chine. Les inégalités restent extrêmement importantes au Brésil et cela fera l’objet d’un prochain article…
Enfin, Marcelo Neri a déclaré que « la région sud est celle qui présente le moins d’inégalités sociales au Brésil ». La ville la plus riche du Brésil est Niterói (juste en face de la ville de Rio de Janeiro, de l’autre côté de la baie de Guanabara) ou 30,7% de la population fait partie de la classe A. Suivent ensuite Florianópolis (27,7%), Vitória (26,9%), São Caetano (26,5%), Porto Alegre (25,3%), Brasília (24,3%) e Santos (24,1%).
Pour ceux qui veulent retrouver l’étude complète, rendez-vous sur le site de la FGV puis cliquer sur « visualização » dans la colonne de gauche. Le document comporte pleins d’informations intéressantes, sur le Brésil mais aussi les autres pays du monde. C’est en portugais mais les termes sont proches du français, et pour les chiffres, ça ne devrait pas vous poser de problèmes !
Até logo,
9 Comments
Salut Stephane,
Vivant aussi au brésil (plus à l’ouest, là où mes collègues diraient qu’on travaille plus que chez toi, à Rio), je découvre ton site aujourd’hui. Félicitations, il est plaisant à lire !
Cet article est intéressant, car il traite d’un sujet central au Brésil. Une énorme partie des sujets de tous les jours dans ce pays se rapporte aux différences sociales. Alors, oui, la situation s’est améliorée : pour avoir vécu ici il y a quelques année avant de revenir cette année, je m’en suis aperçu. Mais on partait de loin. C’est à ce sujet que je voudrais te proposer un classement mondial de l’indice de Gini :
[url]http://pt.wikipedia.org/wiki/Anexo:Lista_de_pa%C3%ADses_por_igualdade_de_riqueza[/url]
L’article est en portugais, car son équivalent français n’est pas aussi bien mis à jour.
Au plaisir.
Salut Flo,
Tout d’abord, merci pour ton commentaire et pour ton avis sur le site, tant mieux s’il plait !
J’ai découvert cet « indice de Gini » il y a 1 ou 2 ans et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Brésil n’est pas particulièrement bien placé.
J’ai commencé un article sur le sujet mais il me faut le terminer (mais depuis le temps que l’article est « en chantier », je vais pouvoir le reprendre à zéro vu l’évolution de la situation !).
En tout cas, merci pour ton commentaire et le lien.
Até logo,
Steph,
J’ai hâte de lire ton article alors. Mais avec le temps qu’il fait ces jours-ci (pour ceux qui ne vivent pas au Brésil, il fait plutôt bon et ne pleut pas), je doute que tu parviennes à détourner tes activités extérieures en faveur de l’écriture d’un billet …
Encore sur ce sujet des classes, il y a quelque chose qui ne cessera de me surprendre ici : le prix des voitures (et autres produits de consommation de « classes » C+, B et A). Je trouve impressionnant à quel point les Brésiliens acceptent ces prix élevés, sans vraiment se plaindre, alors que c’est bien au Brésil que les constructeurs automobiles font leurs plus gros profits (à la différence par exemple du Vietnam où c’est bien le gouvernement qui imposent des taxes pour éviter un trafic monstre dans les villes).
Au plaisir de lire de nouveaux articles,
Tenha um bom fim de semana!
Flo,
Pour les voitures, connais-tu la part des taxes dans le prix d’achat au Brésil ? Et en France ?
Car les voitures sont effectivement super chères, parait-il en partie à cause des taxes, mais je ne connais pas leur niveau. Ceci étant, c’est vrai que le Brésil est l’un des meilleurs (le meilleur ?) pays concernant les marges des constructeurs. Une voiture de base à 12 ou 13 000 euros, ça fait mal !
Mais les Brésiliens n’ont pas notre culture de se plaindre et ils acceptent à peu près tout. Ils acceptent beaucoup trop, à mon goût…
Pour l’article sur les inégalités, j’en ai quelques autres qui seront en ligne avant celui-ci !
Até logo,
bonjour, je suis venue sur votre site pour voir l’évolution de la classe C au brésil pour une étude du marché de la piscine au Brésil.
Nous pensons que c’est une clientèle potentielle mais difficile de trouver des informations sur le marché brésilien de la piscine, et sur la classe C, des suggestions ?
merci d’avance .
Bonjour,
Je ne suis pas sur que la classe C puisse accéder à des biens comme une piscine ; enfin une partie de cette classe le peu, mais qu’une partie !
Mon conseil : prenez contact avec les Missions Economiques et la Chambre de Commerce France Brésil, ils seront plus apte à vous aider que moi..
Bon courage et n’hésitez pas à me contacter pour davantages d’infos.
Até logo,
Merci de votre réponse. on a déjà essayé de contacter la chambre de commerce, mais difficile d’avoir un retour, nous allons essayer de faire nos recherches de sites en sites spécialistes, comme les foires pour approcher plus facilement les coquistes et piscinier !
Até logo !
Bonjour,
Je suis en train de faire une thèse pro sur le Brésil et votre site m’a permis de trouver des infos très intéressantes sur la population brésilienne.
Merci. Vous faites désormais partie de mes favoris.
Nat,
Merci pour votre message et tant mieux si mon site s’avère utile. Le site de FGV (http://portal.fgv.br/) est une mine d’informations chiffrés, à ne pas rater !
Bonne thèse et n’hésitez pas à me contacter si besoin.
A bientôt et parler de TravelSteph.com autour de vous !