Brésil - Humeurs et analyses

« Brésil – Un pays riche est un pays sans pauvreté », un slogan contre la misère

20 septembre 2012
« Brésil - Un pays riche est un pays sans pauvreté » (« Brasil – País rico é país sem pobreza »)

Malgré une nette amélioration ces 20 dernières années, tant par la croissance du pays que par les systèmes de redistribution de la richesse, il existe encore au Brésil des gens d’une « extrême pauvreté ». Une étude de l’IBGE (Institut Brésilien de Géographie et Statistique) de 2011 indique qu’à travers le pays ce sont 16,2 millions de personnes qui sont « extrêmement pauvres » : 4,8 millions d’entre eux n’ont aucuns revenus et 11,4 millions de personnes ont des revenus compris entre 1 et 70 réaux (0 à 27€) par mois et par personne. D’après Tereza Campello, une ministre Brésilienne, la valeur de 70 réaux suit les indications des Nations-Unis.

Elue en 2010, la Présidente du Brésil Dilma Rousseff a fait de l’éradication de la misère la grande priorité de son mandat, notamment par l’intermédiaire d’un programme « Brésil sans misère » lancé l’année dernière. Depuis cette date, le slogan officiel du pays à également évolué pour être dorénavant « Brésil – Un pays riche est un pays sans pauvreté » (« Brasil – País rico é país sem pobreza » en version originale).

« Brésil - Un pays riche est un pays sans pauvreté » (« Brasil – País rico é país sem pobreza »)

Brésil – Un pays riche est un pays sans pauvreté (Brasil – País rico é país sem pobreza)

Il est intéressant de voir que ce combat contre la misère trouve référence jusque dans le slogan du pays. Celui-ci est affiché à la fin des publicités du Gouvernement Fédérale à la télévision ou sur les panneaux publicitaires dans la rue, à côté des annonces de travaux d’infrastructures, etc. Il démontre également une prise de conscience des politiques : le Brésil doit d’abord éradiquer son extrême pauvreté avant d’être considéré comme un pays riche. Les moyens mis en place et certains discours sont discutables, mais l’idée est louable.

Voici quelques chiffres concernant les 16,2 millions de Brésiliens « extrêmement pauvres » :

  • 46,7% d’entre eux vivent en zone rurale (pour l’ensemble de la population brésilienne, ce chiffre est de 15,6%),
  • 59,1% d’entre eux vivent dans le Nordeste, soit 18,1% de la population locale totale (dans le sud, ce chiffre est à 2,6%, cela démontre les énormes écarts de richesse entre le nord et le sud du Brésil),
  • 70,8% sont métisses ou noires,
  • 40% des indigènes sont dans cette situation d’extrême pauvreté.

Pour ces 16,2 millions de Brésiliens, le programme d’éradication de la misère a trois principaux axes de travail : la redistribution des richesses, l’accès aux services publics et l’intégration à la vie économique (aide, formations et éducation d’une manière générale). Malgré tout, le Brésil reste l’un des pays les plus inégalitaires au monde.

Donc oui, le Brésil est en plein développement économique, mais la situation reste extrêmement préoccupante pour près d’une personne sur dix. Espérons que le programme d’éradication de la misère soit efficace. J’espère également que le slogan « Brésil – Un pays riche est un pays sans pauvreté » attire l’attention des classes moyennes, pour les sensibiliser aux inégalités, parfois méconnues, souvent ignorées. Le Brésil est dans la bonne voie mais il reste encore beaucoup à faire…

Até logo,

4 Comments

  • Reply dre 20 septembre 2012 at 20h09

    acho que é tudo uma questão de ponto de vista: aquela história do metade do copo cheio ou vazio. Por um lado, o Brasil tem sim muito a melhorar e por outro já fez muito. Quando olho pra trás (e eu nem sou tão velha) vejo que já mudou bastante comparado a época em que eu era criança. Somos um país muito jovem e muito grande. Não temos uma história bonita, fomos colonizados e até bem pouco tempo atrás a grande a maioria nem tinha orgulho de ser brasileiro e da nossa própria história. Eu prefiro pensar que estamos crescendo e que no futuro teremos uma condição muito melhor para a grande maioria dos brasileiros.

  • Reply Steph 21 septembre 2012 at 22h09

    Dre,

    Concordo plenamente contigo, o Brasil já fiz muito (e falei isso no artigo). E só que eu fico olhando o futuro e como melhorar ainda mais 😉

  • Reply tati_luz 23 septembre 2012 at 3h09

    Sinceramente para o mim o Brasil continua sendo o país do amanhã que nunca chega. Como dizem, não adianta crescer o bolo se não há uma repartição justa dele. Enquanto os governantes tentarem resolver as coisas do maneira mais fácil e não da mais correta, nosso país continuará não avançando. Economicamente podemos estar bem, mas é uma vergonha criarmos vagas de emprego que não poderão ser preenchidas por brasileiros porque a maioria não tem qualificação compatível com a exigida pelo mercado.É ridículo, ao invés de investirmos em nossas universidades públicas, dar bolsas para que se estude nas privadas. Não reprovar os alunos, para que eles não desistam de estudar, disponibilizar cotas para estudantes de escola pública porque é mais fácil do que melhorar o ensino…e assim vai…a lista de mazelas é tão grande que não caberia nesse espaço.
    Espero viver para ver este país como um « País de todos »…pois acho que vai demorar pelo menos mais uns 50 anos…

  • Reply s_rowcliffe 4 avril 2013 at 20h04

    Il est très intéressant de réfléchir sur le problème complexe d’un pays émergent comme le Brésil, qui est très riche et très pauvre en même temps.

    Je crois que les efforts structurels et politiques sont essentiels, mais j’espère que l’une des conséquences de ces efforts (au-delà de l’amélioration des conditions de vie des Brésiliens les plus pauvres) est l’émergence d’une conscience sociale qui peut soutenir le changement économique et social et le progrès quantitatifs mais aussi qualitatifs. Mais en réalité, la plupart des pays ont besoin de ce changement de paradigme, comme la crise mondiale démontre.

    Au lieu d’un «pays de tous» pourquoi pas un monde pour tous, pour lequel nous sommes tous responsables?

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