Cela fait des semaines que les rues se « jaunissent » en préparation à la « Copa do Mundo », que les marchés et les rues se remplissent de maillots jaunes brodés de 5 étoiles, rappelant les sacres mondiaux de 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002. Le football au Brésil est une « religion », et la Coupe du Monde est bien plus qu’un simple évènement sportif. Et avoir l’occasion de suivre cette compétition sportive en étant au Brésil s’annonçait superbe. Que ce soit les décorations jaunes et vertes dans les rues ou les magasins, les accessoires de supporters, les drapeaux Brésiliens aux fenêtres des appartements ou des voitures, la ferveur Brésilienne est totale. Depuis plusieurs semaines le maillot Brésilien est devenu une tenue normale pour sortir dans la rue ou aller à la plage, et de nombreuses femmes ont choisis le jaune et vert –ou bleu, plus discret m’a-t-on dit- comme couleurs chez le manucure.
Alors tout le monde n’est pas fan de football au Brésil, mais la Coupe du Monde permet avant tout de véhiculer une bonne humeur et un esprit festif à travers le pays. Et tous, ou presque, étaient certains que le Brésil allait emporter cette nouvelle édition de la Coupe du Monde ; beaucoup ne pouvaient même pas imaginer autre chose. Voici de la bonne humeur et des sourires dans le clip du Brésil pour cette édition 2010 :
[La vidéo n’existe plus]
Lorsque le Brésil joue un match de Coupe du Monde, le pays entier s’arrête. Je ne pensais pas que c’était possible, mais dès le premier match de la compétition, la vie économique du pays est stoppée pour que chacun puisse être libre de regarder le match de la Seleção. Si la rencontre est en fin de matinée, les employés reprennent le travail en début d’après-midi. Mais quand le match est à 15H30, la journée de travail s’arrête entre 12H00 et 14H00 suivant les entreprises. Je n’ai jamais travaillé en France pendant une Coupe du Monde, mais je vois mal les entreprises locales fermer durant les matchs de l’équipe nationale !
Mais au Brésil comme ailleurs, ce n’est pas forcément le grand amour et les critiques fusent vers certains joueurs et l’entraineur, et cela depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois. « Au Brésil, il y a 190 millions de sélectionneurs » me disait une Brésilienne pour expliquer le fait que chacun ait son avis sur la composition de l’équipe ou la manière de jouer. Et Dunga, l’entraineur, est ouvertement critiqué depuis plusieurs années pour ses choix mais aussi son comportement. Je vous invite cependant à lire un très bon article de Lamia Oualalou expliquant les « dessous » de certaines affaires et le dangereux pouvoir de la Globo, le géant médiatique Brésilien.

Décoration dans les rues de Rio de Janeiro à l’occasion de la Coupe du Monde
J’ai trouvé les Brésiliens extrêmement exigeants avec leur équipe. Non seulement le Brésil doit gagner tous ses matchs, mais en plus il doit produire un « jogo bonito » (beau jeu), un football-samba, le jeu se doit d’être spectaculaire. Mais ce n’était pas la philosophie de Dunga, qui était un pragmatique. Et la victoire de 1970 avec le « Roi Pelé » revient toujours dans les discussions, même si ce titre a précédé 24 années sans victoire, avant qu’un certain Dunga gagne en 1994 en tant que capitaine… Plus que du foot, je vous invite à lire l’article Le Brésil hanté par l’ombre pesante de Pelé qui explique les attentes du peuple Brésilien envers son équipe national.
A l’occasion de cette Coupe du Monde, la FIFA avait installé un écran géant sur la mythique plage de Copacabana, mais l’enceinte était malheureusement limitée à 20 000 personnes. J’ai eu l’occasion d’assister au match entre le Brésil et la Côte d’Ivoire, remporté 3-1 par les Auriverdes et c’était super sympa. Lundi dernier, à l’occasion du huitième de finale contre le Chili j’étais également sur Copacabana, mais devant un autre écran géant. Et pour ce match, 80 000 personnes étaient réunis sur la plage devant deux grands écrans pour supporter la Seleção. Voir le Brésil gagner un match de Coupe du Monde 3-0 en assistant à la rencontre sur Copacabana avec 80 000 autres personnes, toutes vêtues de jaunes et vert est quelque chose d’assez magique !
Pour les autres matchs, j’étais soit chez un copain Brésilien, soit au travail. Lorsque le Brésil jouait à 11H00, des grands écrans étaient installés dans le réfectoire de l’entreprise et nous nous retrouvions tous pour supporter l’équipe nationale, avec la présence de vuvuzelas et corne de brume… Et bien sûr, tout le monde portait un maillot du Brésil ; je ne pensais pas aller un jour travailler avec un maillot de foot sur les épaules ! Une superbe ambiance et quelque chose d’assez inimaginable ailleurs qu’au Brésil…
Mais comme vous le savez, une catastrophe a eu lieu ce vendredi 02 juillet : le Brésil a perdu contre la Hollande en quart de final de cette Copa do Mundo. Après une excellente première mi-temps, le Brésil a encaissé un but sur un coup franc. Dès lors, l’équipe a semblée complètement perdue et s’est effondrée. Les Pays Bas en ont profité pour marquer un second but et renvoyer les Brésiliens à la maison.
C’est la deuxième fois d’affilé que le Brésil perd à ce stade de la compétition –contre la France en 2006- et cela est vécu comme un désastre. J’ai suivi ce match en entreprise, je n’ai donc pas vu les rues de Rio de Janeiro après cet échec. Mais d’après les échos que j’ai eu, l’abattement et le silence qui régnaient dans la ville étaient impressionnants. Et je dois bien avouer que je suis également extrêmement déçu, j’aurai tant aimé être à Rio de Janeiro lors d’une victoire du Brésil en Coupe du Monde de football. Ca doit être quelque chose d’assez extraordinaire. Je n’ai plus qu’à rester ici jusqu’à la prochaine édition en 2014, qui aura lieu…au Brésil !
PS : j’ai ajouté un album photos avec des images de Rio de Janeiro pendant cette Coupe du Monde.
Até logo,
2 Comments
Je serais à Salvador en 2014 🙂
[quote name= »Sylvestre »]Je serais à Salvador en 2014 :)[/quote]
Moi aussi !! Je serais a Salvador en 2014 !!! Hexa !!!!!! :o)